PPDC d’Orléans-Droits de l’Homme/Saint-Jean-de-Braye La Poste prend l’oseille et flingue les emplois ? Pas question ! Depuis le 1er janvier, elle bénéficie d’une disposition fiscale censée soutenir l’emploi. L’intersyndicale exige l’ouverture des négociations. MARDI 5 MARS 2013 TOUS EN GREVE ! tract de l’intersyndicale SUD – CGT – FO
La Poste voulait aller vite, très vite, pour imposer de force la réorganisation annoncée pour le 22 mai prochain. Depuis l’automne 2012 elle a multiplié les groupes de travail, les ETC, les entretiens individuels, les réunions, les bulletins mensuels adressés à domicile (« Côté Courrier »), les rencontres avec les syndicats – ensemble ou séparément -, les exposés en CHSCT, etc… On a là toute la panoplie classique -fut-elle plus ou moins modernisée- d’un patron qui prétend nous brosser dans le sens du poil pour nous faire avaler (en plus des chocolats, des galettes des rois et des briques de soupe !) les suppressions d’emplois et de tournées, les changements d’horaires de travail, les pertes de salaires (les heures de nuit par exemple pour les TM) , la dégradation des conditions de travail, la dissolution des solidarités internes par les tentatives de nous dresser les uns contre les autres, la perte de compétences conjuguée à l’affaiblissement du service rendu aux usagers, une sur-pression pour le personnel d’exécution et d’encadrement de premier niveau, etc…
Négociations, vous avez dit négociations ?
Nous exigeons une négociation sérieuse, ce qui, pour l’instant, est loin d’être le cas. En fait, nous pouvons déclarer sans exagérer le moins du monde qu’en réalité, pour ce qui est du DE, rien n’est négociable, même si l’action collective engagée peut changer la donne. Le Directeur met dans la balance le passage de 3 jours de sécable par semaine (hors semaines bleues et sécables plus ou moins « inopinées ») à 2 (pour DDH), ainsi que le fait que la baisse de trafic de ces deux dernières années, qui serait de 8,5 %, ne serait répercutée qu’à moitié (4%).
Garcimore
Notre DE pratique l’illusionnisme avec un art consommé. En effet la suppression d’un jour de sécable, si elle est attendue à juste titre par les agents de DDH et des DDU, n’entre pas dans le cadre de négociations sur l’emploi dignes de ce nom. Pire, ce jour de sécable en moins sera compensé par la mise en place de FASA, puisqu’on nous annonce que le secteur d’ajustement pourra dès la mise en place de la réorganisation être emmené par les facteurs dans le cas d’un TMJ inférieur à 100%. En somme, un jour de sécable en moins, mais de la sur-sécable déguisée en plus ! Même tour de passe-passe concernant la baisse de trafic, puisque la réorg se base non seulement sur les chiffres de baisse constatée (dans la mesure où ils sont justes, ce qui est loin d’être démontré), mais sur du « projeté », avec une baisse anticipée (en lisant dans le marc de café ?) de 8% sur deux ans, cette dernière étant censée correspondre aux secteurs d’ajustement. En fait ce n’est pas une baisse de 4% qui est appliquée au total mais bien 12% ! Et pourtant, selon le Maire d’Orléans, ce sont des centaines de logements neufs qui sont construits chaque année (cf La Rép’ du 16 février)… Garcimore peut reposer en paix, la succession est assurée !
Pas du bétail
Notre dignité de travailleurs et de travailleuses qui produisent les richesses, sont attachés au service public et font les bénéfices de La Poste, n’est pas à vendre. Pas plus qu’elle ne doit être méprisée par le Directeur d’Etablissement comme lorsqu’il qualifie les agents venus soutenir les militants syndicaux lors de la remise d’une demande d’audience et d’une motion du personnel au sujet du passage en CDI des agents actuellement en CDD, de « troupeau »… Ce qui en dit plus que bien des discours sur la façon dont nos dirigeants nous considèrent !
Calendrier ou contre-la-montre ?
Le calendrier précipité de la boîte n’est pas le nôtre. La seule manière de stopper le rouleau compresseur postal dopé au nitrométhane, c’est de construire un rapport de force à la hauteur de l’enjeu. A vouloir réorganiser à toute vitesse et tous azimuts, La Poste met tous les services, remises, distri, collectes, cabine, etc. au pied du mur en même temps, à Saint-Jean-de-Braye comme à Droits de l’Homme, DDU comprises. Toutes et tous ensemble, nous renverserons la vapeur !
Nous savons bien que la situation est loin d’être facile. Nos salaires sont gelés alors que le coût de la vie augmente sans cesse. Notre pouvoir d’achat, de fait, baisse de mois en mois, d’années en années. Cette réalité pèse d’un poids d’autant plus lourd qu’on ne cesse de nous bassiner avec la crise qui obligerait nos dirigeants à accélérer toujours plus les restructurations, la baisse du trafic qui rendrait urgente la nécessité de supprimer des postes. Un discours que l’on entend non seulement dans notre boîte mais que l’on impose à l’ensemble du monde du travail, à Renault, PSA, Goodyear, Candia, Sanofi, Arcelor-Mittal, et tant d’autres qui suffiraient à remplir un véritable bottin de la casse sociale dans le pays.
L’argent public dans l’escarcelle de La Poste
Oui mais voilà, y’a un hic ! La petite musique du « on’y peut rien, c’est pas d’not’ faut’ » connaît quelques fausses notes. Non seulement le groupe La Poste continue à faire des bénéfices, mais il touche de l’argent public sous forme de crédit d’impôt. Cette disposition fiscale, appelée Credit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) votée au budget de l’Etat pour 2013 et qui s’appliquera dès 2013 et en 2014, est censée soutenir l’emploi. Le crédit d’impôt en question représente 4% (en 2013, 6% en 2014) de la masse salariale brute pour tous les salaires jusqu’à 2,5 fois le SMIC. Au total, pour notre établissement ce sont au moins 400 000€ sur deux ans, versés par les contribuables. Cette somme représente l’équivalent de plus d’une quinzaine d’emplois de postiers ! C’est pourtant 10 à 12 postes que La Poste veut supprimer, éparpiller façon puzzle sur la plaque ! En résumé, au risque de nous répéter : La Poste touche de l’argent pour soi-disant sauvegarder l’emploi et en supprimerait ! Elle veut gagner au grattage et au tirage…
Productivité
Dans ce petit jeu cynique, les perdants seraient les agents, qui font les frais de la réorganisation. À commencer par les collègues en CDD qui sont traités en véritable Kleenex. La Direction les utilise autant qu’elle peut puis les jette dehors. Ce recours abusif à l’emploi précaire serait justifié par le fait que les postes concernés seront supprimés dans le cadre de la réorganisation. C’est précisément ce que nous contestons puisque ces emplois sont financés par le CICE. C’est pourquoi nous réclamons que ces collègues soient non seulement maintenus dans l’emploi, mais embauchés en CDI pour celles et ceux qui le souhaitent. C’est le seul moyen pour que l’argent public serve réellement à ce à quoi il est normalement destiné. Cette revendication rejoint l’intérêt de toutes et tous puisque ces emplois sont autant de postes, aujourd’hui vacants, qui pourraient être consolidés. La Poste prétend construire « scientifiquement » ses réorganisations sur la base de la baisse d’activité (la baisse du trafic !). Mais nous savons bien qu’à chaque réorganisation un objectif de productivité (traduire : de postes en moins) est fixé dans chaque établissement. C’est cet objectif qui détermine l’architecture des restructurations, même si cela ne correspond en rien au niveau réel de la charge de travail et que réorganisation rime en fait le plus souvent avec désorganisation ! Et pendant ce temps le Chiffre d’Affaires continue d’augmenter (+1,9% selon les chiffres fournis par La Poste)… Vendredi 1er mars l’intersyndicale rencontre le DE. Nous y défendrons bien sûr la nécessité de geler et de remettre à plat cette réorganisation précipitée, ainsi que l’embauche en CDI de tous les CDD de l’établissement, puisque La Poste en a largement les moyens. Mais il faut faire plus et plus fort. Toutes et tous ensemble : c’est possible !
Mardi 5 mars, une grève nationale !
Nous pouvons faire d’une pierre deux coups : hausser notre niveau de réaction contre le projet de réorganisation du site, et joindre nos forces à celles de l’ensemble du monde du travail contre une lourde menace. Car le gouvernement voudrait traduire dans la loi l’accord minoritaire obtenu par le MEDEF le 11 janvier dernier, ce qui serait une régression sociale de grande ampleur. Ce projet est combattu dans les toutes branches professionnelles par la CGT, FO, SUD-Solidaires, la FSU, par les associations de chômeurs, qui tous appellent à l’action le 5 mars.
Le 5 mars, par la grève et en manifestant, nous dirons à la fois non à la casse de nos conditions de travail et de vie organisée par cet accord, et non à la DOTC et à ce DE qui se prend pour un berger. Nous ne sommes pas des moutons, cette réorganisation qui supprime des positions de travail alors que La Poste bénéficie de l’argent public pour soutenir l’emploi, on n’en veut pas !
Toutes et tous en grève et en manif à Orléans, à 10h30 sur le parvis de la cathédrale.