Le CHRO est-il encore en capacité d’assurer son rôle de service public ?
Le service d’accueil des Urgences est saturé depuis des semaines, transformé en service d’hospitalisation « sauvage » de 30 à 50 « brancards », selon les jours, L’hôpital manque cruellement de lits de médecine gériatrique pour répondre aux besoins des malades, le regroupement du pôle gériatrique dans le Nouvel Hôpital ne crée pas de lit supplémentaire, Les ouvertures de lits supplémentaires ne sont décidées que ponctuellement lorsque l’équipe des urgences craque et aucune régulation n’est prévue au quotidien pour gérer le flux des patients accueillis aux urgences, de fait l’activité programmée dans les services ne laisse aucune souplesse pour accueillir les patients des urgences et la machine se « grippe », Un plan de retour à l’équilibre permanent impose un sous-effectif chronique, une dégradation de plus en plus accentuée des conditions de travail (rappel à domicile des agents, heures supplémentaires, alternance jour-nuit…) entraînant une perte de sens au travail, un sentiment de déshumanisation et un burn-out complet des équipes, Au final, la sécurité des patients et des hospitaliers n’est plus assurée à 100 %, du fait des objectifs de productivité/rentabilité et des cures d’austérité imposés par nos gouvernements successifs.
Après avoir fait valoir son droit de retrait le lundi 23 février à sa prise de service, l’équipe des urgences, soutenue par d’autres hospitaliers a voté la grève reconductible à compter du lundi 2 mars sur les revendications suivantes :
1. stopper l’hospitalisation « sauvage » dans les couloirs des urgences, sur des brancards (de 30 à 50 patients par jour) faute de lits dans l’hôpital,
2. remplacer toutes les absences des personnels (maladie, maternité…) pour que les repos hebdomadaires soient respectés et les récupérateurs planifiés (plus de 5000 heures supplémentaires),
3. régler les dysfonctionnements dans l’organisation du travail,
4. pourvoir au poste d’infirmière de nuit sur la Salle d’Urgences Vitales,
5. mettre en adéquation les effectifs avec les lits supplémentaires et remplacer les agents absents dans tous les services d’aval,
6. Mettre en adéquation les effectifs et les moyens dans les services transversaux (ambulances internes…)
Devant l’absence d’ouverture de négociation avec la direction, le soutien des médecins urgentistes et de l’ensemble des hospitaliers, la 2ème Assemblée Générale du 2 mars a décidé de s’inviter à l’ARS, en intersyndicale avec la CGT. Convergence des luttes avec l’équipe des urgences du CHRU de Tours, en grève depuis un mois et qui était reçue par le directeur de l’ARS le même jour.
La délégation d’une quarantaine de professionnels, paramédicaux et médicaux de l’hôpital d’Orléans a exprimé sa souffrance au travail vécue comme un véritable épuisement physique et mental, son incompréhension face au refus d’hospitaliser des personnes âgées dans les services de spécialités sous prétexte de rentabilité.
La réponse de l’ARS a été sans appel : budget contraint (la ministre de la santé vient d’annoncer 10 milliards d’économies principalement sur la masse salariale), renvoi des décisions et d’éventuelles réorganisations à la direction générale de l’hôpital…Seule déblocage, quelques sous pour les heures supplémentaires générées par l’épidémie de grippe, proposition aussitôt refusée par les hospitaliers présents qui veulent des remplacements et bénéficier de leurs récupérateurs. Toujours le même jeu de ping-pong sans apporter aucune réponse aux revendications, ni pour Tours, ni pour Orléans.
La grève est maintenue avec une prochaine Assemblée Générale le 5 mars à l’hôpital de la Source, dans le hall visiteurs, qui décidera la suite des actions.