DéclarationInterprofessionnel

2 milliards d’euros pour 10 millions de pauvres 20 milliards pour les patrons Cherchez l’erreur !

Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale annoncé par M. Ayrault ne répond pas aux urgences des situations de misère. Il est pour le moins dérisoire au regard des largesses accordées aux patrons, ceux-là même qui licencient et précarisent à tour de bras et développent ainsi la pauvreté pour s’enrichir toujours plus.

Face au décrochage du RSA qui ne représente plus que 43 % du salaire minimum contre 50 % en 1989, le gouvernement ne propose qu’une augmentation de 10 % sur le quinquennat. Quant aux milliers de non recours des bénéficiaires ignorants leurs droits à cette prestation, seule une procédure automatique permettrait aux personnes concernées de toucher enfin leur dû.

Au lieu de l’extension de plein droit du RSA aux jeunes de moins de 25 ans, le gouvernement bricole le contrat d’insertion de vie sociale (CIVIS) en conditionnant le versement d’un revenu équivalent au RSA à l’obligation d’accepter n’importe quelle proposition d’activité.

Si l’amélioration de l’accès aux soins est abordée par la réduction du reste à charge avec la révision du plafond de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) est la moindre des choses, faudrait-il encore que le gouvernement priorise les moyens donnés au secteur public sanitaire et social.

Le gouvernement oublie les revendications des organisations de chômeurs et précaires notamment sur l’augmentation de tous les minima sociaux, exprimées lors de la manifestation du 1er décembre.

Fondamentalement, le gouvernement ne s’attaque pas aux racines de la pauvreté et de la précarité, à savoir l’inégale répartition et redistribution des richesses, la politique patronale de flexibilité et de liberté de licencier.

Il faudra, par des mobilisations sociales fortes, imposer au gouvernement un changement de cap au lieu de ces remèdes cosmétiques.