DéclarationInternational

Aucune entre­prise fran­çaise ne doit ache­ter les ser­vi­ces publics grecs

La popu­la­tion grec­que refuse l’aus­té­rité

15 juin en Grèce : troi­sième jour de grève géné­rale de l’année et chaîne humaine autour du par­le­ment orga­ni­sée par les « indignés », après trois semai­nes de suc­cès du ras­sem­ble­ment cha­que soir devant le par­le­ment, pour pro­tes­ter con­tre le nou­veau plan de rigueur. La grève géné­rale a para­lysé le pays, des dizai­nes de mil­liers de mani­fes­tant-e-s se sont vus refu­ser les abords du par­le­ment par 15 000 poli­ciers n’hési­tant pas à uti­li­ser gaz lacry­mo­gè­nes, gre­na­des assour­dis­san­tes.

Pren­dre aux nom­breux pau­vres pour don­ner aux quel­ques riches

Nous en som­mes là à cause de la poli­ti­que euro­péenne de cadeaux aux plus riches. Avant la crise, l’aug­men­ta­tion des défi­cits publics était avant tout la con­sé­quence de la con­tre-réforme fis­cale menée depuis envi­ron un quart de siè­cle : baisse de la fis­ca­lité des entre­pri­ses (prin­ci­pa­le­ment des plus gran­des), niches fis­ca­les pour réduire encore plus les taux théo­ri­ques, chute de 65% en 1982 à 40% depuis 2007 du taux de la tran­che la plus éle­vée de l’impôt sur le revenu en France. Avec la crise, les Etats ont sauvé les ban­ques, et main­te­nant les popu­la­tions doi­vent payer les Etats qui vont payer les ban­ques encore une fois.

Halte à la spé­cu­la­tion euro­péenne

La crise de la dette publi­que a éclaté en Europe car les choix de cons­truc­tion de l’UE l’ont pla­cée sous la coupe des ins­ti­tu­tions finan­ciè­res. Les trai­tés euro­péens inter­di­sent à la Ban­que cen­trale euro­péenne de finan­cer les défi­cits publics. Les Etats doi­vent emprun­ter sur les mar­chés finan­ciers. La Grèce doit main­te­nant emprun­ter à un taux à dix ans qui vient de dépas­ser les 17% car sa note a perdu 3 crans et pour­rait bais­ser au-delà… et les ban­ques prê­teu­ses se refi­nan­cent à seu­le­ment 1 % auprès de la BCE. Beau béné­fice sur le dos d’un pays plongé dans l’aus­té­ri­té ! Par rico­chet, les notes vont bais­ser pour les ban­ques fran­çai­ses BNP Pari­bas, Société géné­rale et Cré­dit agri­cole.

Une autre poli­ti­que est pos­si­ble

L’argent public man­que. La crise de la dette publi­que qui a tou­ché la Grèce, puis l’Irlande n’épar­gnera pro­ba­ble­ment pas d’autres pays, d’autant plus que les poli­ti­ques d’aus­té­rité ne per­met­tront pas de réduire les défi­cits, si elles ne s’accom­pa­gnent pas d’une hausse des recet­tes en taxant les plus riches.

Pas tou­che aux biens du peu­ple grec !

Les riches­ses doi­vent mieux se répar­tir, notam­ment par une fis­ca­lité plus juste. Dans l’immé­diat, per­sonne ne doit aider à dépe­cer la Grèce. Les ser­vi­ces publics per­met­tent d’assu­rer à la popu­la­tion un grand nom­bre de droits fon­da­men­taux en Grèce comme ailleurs, et cons­ti­tuent un rem­part con­tre la misère. Après les ban­ques étran­gè­res qui se rem­bour­sent sur le dos de la Grèce, les gran­des entre­pri­ses étran­gè­res vont être sol­li­ci­tées pour rache­ter les ser­vi­ces publics. Aucune entre­prise fran­çaise ne doit rache­ter les ser­vi­ces publics grecs. Les syn­di­cats de l’union syn­di­cale Soli­dai­res s’y oppo­se­ront avec la plus grande éner­gie.