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Rythmes scolaires : Ne Peillon pas !

Vincent Peillon en a fait le point central de sa « refondation » de l’école : les rythmes scolaires dans le premier degré seraient modifiés pour étendre la semaine d’école sur 4 jours et demi en y ajoutant le mercredi matin. Pour maintenir un temps de classe de 24h pour les élèves, deux « solutions » : soit augmenter la pause de midi et terminer l’école à 16h30, soit terminer plus tôt et assurer la prise en charge par les mairies jusqu’à 16h30.

Cette réforme, le ministre la présente comme étant dans l’intérêt des élèves. Il est permis d’en douter quand on apprend que les activités périscolaires destinées à remplacer le temps d’école – jusque-là gratuit – pourraient être facturées aux familles ! On est même persuadé du contraire lorsque la ministre des sports, pour éviter aux mairies d’embaucher « trop », annonce qu’elle va augmenter le taux d’encadrement pour les fameuses activités périscolaires : le seuil actuel, qui est d’un adulte pour 10 enfants de moins de 6 ans et un pour 14 au-delà de 6 ans, passera à 1 pour 14 et 1 pour 18. Et que dire de l’inégalité d’accès aux dites activités selon la « richesse » des collectivités territoriales ? Voilà une réforme qui n’est ni dans l’intérêt des élèves et des familles, ni dans celui des salarié-es du secteur, animateurs et animatrices comme enseignant-es !

Le ministre a décidé de passer en force en publiant son décret sur les rythmes scolaires au journal officiel du samedi 26 janvier. C’est nier la mobilisation naissante des personnels dont a témoigné la grève massive des professeur-es des écoles parisien-nes le 22 janvier. Le lendemain 23 janvier, de nombreux rassemblements dans les départements attestaient encore que la profession ne veut pas de cette réforme imposée.

Au-delà de la seule question des rythmes scolaires, le projet de loi d’orientation présenté par Vincent Peillon en conseil des ministres le 23 janvier dernier n’offre pas les garanties nécessaires, tant en termes de moyens que d’intention, à une amélioration réelle des conditions de travail des personnels et d’étude des élèves. Pire, les projets de territorialisation que contiennent la loi ou ses annexes dans plusieurs domaines (école maternelle et primaire, orientation scolaire, enseignement professionnel) constituent une rupture dans l’égalité d’accès à l’éducation dans les territoires, égalité dont doit être garant le service public.

Si les mots ont un sens, nous sommes donc bien loin de ce que pourrait représenter une véritable « refondation » du service public d’éducation à laquelle sont attachées l’Union syndicale Solidaires Loiret et son syndicat SUD éducation et qu’attendent les personnels. C’est pour toutes ces raisons, bien loin du « corporatisme » brandi par certains, que l’Union syndicale Solidaires Loiret soutient l’appel unitaire des syndicats de l’éducation, dont SUD, à la grève le 12 février prochain.