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Hôpital d’Orléans : la colère et la lutte ! grève du 15 décembre

Nous avons pu mesurer encore aujourd’hui, à travers une mobilisation très importante, le désarroi et la colère des hospitaliers d’Orléans.

Après les actions en stérilisation, c’est au tour des autres services, soignants, administratifs et ouvriers de dire non à des conditions de travail qui se dégradent quotidiennement et qui mettent en péril patients et agents. La goutte d’eau de trop a été une prime « exceptionnelle et secrète » de 300 € aux seuls cadres soignants à l’occasion du déménagement dans les nouveaux locaux à La Source. Vécue comme du mépris à leur encontre par les agents qui ne toucheront pas un centime, la nouvelle a fait le tour des services participant largement à la mobilisation d’aujourd’hui.

9 h ce mardi matin, le comité technique d’établissement est envahi par 200 collègues qui veulent des réponses à leurs revendications. Ras le bol de la parlote !

L’équipe de nuit a ouvert le bal. Des dizaines d’agents en grève, d’autres assignés qui sont restés après leur nuit de travail harassante pour participer au mouvement, ils et elles ont répondu présent-es à l’appel de Sud rejoint en intersyndicale par la CGT, la CFDT et FO.

Et les langues se sont déliées exigeant le maintien du système des congés que la direction voulait modifier pour récupérer du personnel à bon compte, quitte à générer des dizaines d’heures supplémentaires pour des aides soignantes et des infirmières déjà épuisées. Plusieurs fois le directeur a essayé de botter en touche ne faisant que faire monter la pression contre lui.

Certaines collègues commençaient à lorgner sur sa chemise…

Excédée par l’attitude de la direction l’assemblée des grévistes a décidé de rester jusqu’au retrait de la note de service incriminée. Après plusieurs heures de siège, le directeur général adjoint a cédé. La note est supprimée pour les congés 2016. Mais pour les années suivantes le problème sera revu, preuve que la mobilisation paie mais qu’il faudra rester vigilant-es pour éviter de futurs coups bas.

Les autres équipes ont elles aussi pris la parole, réa-néonatologie, logistique, bureau de l’accueil administratif, secrétariats médicaux et bien d’autres encore. Colère, colère, colère…

La réalité c’est que l’hôpital d’Orléans crève à petit feu de son manque de personnel. Et les hospitaliers refusent de s’engouffrer dans cette impasse du tout comptable qui mène à la maltraitance et aux soins au rabais.

Devant cette avalanche de revendications, la direction a botté en touche très mal à l’aise. Nous avons eu l’habituelle proposition des groupes de travail éteignoirs. Mais là aussi, les gestionnaires se bercent d’illusions sur l’affaiblissement de la mobilisation. Les hospitaliers à bout deviennent imprévisibles et l’encadrement perd prise sur des collègues pourtant fortement imprégnées d’une grande conscience professionnelle et d’un attachement à la qualité de leur travail hors pair. Les cassures s’opèrent. Et la colère au mieux, ou la démotivation professionnelle au pire, remplacent peu à peu l’édifice culturel sur lequel s’est construit l’hôpital. Sans oublier les larmes, les accidents de travail, l’épuisement physique et mental.

Bien malades l’hôpital et ses hospitaliers !

Cerise sur le gâteau, la communauté médicale fait le ménage dans ses rangs. L’ancienne direction de la commission médicale, très suiviste de la politique d’hostérité locale a été évincée ce même jour. Les revers s’accumulent pour une équipe de direction à bout de souffle qui perd ses appuis jour après jour. Leur unique objectif, quitter le navire pendant qu’il coule en abandonnant médecins, personnel et patients à leur triste sort et couler des jours heureux, loin, loin d’Orléans. Qu’ils partent !